En utilisant le dispositif de PerioSafe, les patients peuvent dépister dans leur salive, la présence d´ enzymes responsable de la parodontite. (Photo mise à disposition par dentognostics)
JENA, Allemagne / HELSINKI, Finlande: Des chercheurs ont mis au point un nouveau dispositif pour détecter la présence de la matrice métalloprotéinase-8
(MMP-8), une enzyme. Contrairement aux méthodes conventionnelles, comme les radiographies, les sondes parodontales et les tests bactériens, le nouveau dispositif de dépistage, appelé
PerioSafe, peut être utilisé par les patients eux-mêmes. À l'aide de l'appareil, ils peuvent déterminer s'ils souffrent d'une parodontite en 10 minutes.
Les inventeurs estiment qu'il y a environ 28 millions de personnes ayant besoin de traitement parodontal, rien qu’en Allemagne,
où une personne sur deux, de plus de 40 ans, est touchée. Cependant, il n’y a qu’un million de patients actuellement sous traitement. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la parodontite
sévère, qui peut entraîner la perte des dents, est présente chez 15 à 20 % des adultes âgés de 35 à 44 ans, partout dans le monde.
Selon les chercheurs, ce test de détection précoce est particulièrement important pour les patients atteints de diabète, de rhumatismes, de maladies
cardiovasculaires ou pulmonaires ainsi que pour les femmes enceintes. Un certain nombre d'études internationales ont montré que la parodontite augmente considérablement le taux de mortalité
chez les diabétiques et le risque d'accouchement prématuré. La maladie est également associée à un risque accru d'accident vasculaire cérébral. En outre, des études chez les rhumatisants ont
prouvé que le traitement parodontal peut améliorer leur santé globale.
Le test a été développé par Dentognostics, une société germano-suisse spécialisée dans le diagnostic, en collaboration avec des chercheurs de l'Université
d'Helsinki.
Un nouveau vaccin pourrait bientôt aider les personnes souffrant de parodontite. Le vaccin vise à stimuler la réponse immunitaire de l'organisme, neutralisant ainsi les toxines destructrices des
pathogènes parodontaux.
Bientôt un premier vaccin contre la parodontite
MELBOURNE, Australie : À l’issue de 15 années de recherche sur le développement d'un vaccin contre la parodontite, des scientifiques de la section Oral Health CRC de l'Université
de Melbourne publient des résultats prometteurs.
Pour le professeur Eric Reynolds, directeur de Oral Health CRC : « La parodontite est répandue et destructrice. Nous avons de grands espoirs grâce à ce vaccin d’améliorer la qualité
de vie de millions de personnes ».
Développé en collaboration avec la société biopharmaceutique australienne CSL Limited, le vaccin cible les enzymes produites par la bactérie Porphyromonas gingivalis, l'un des principaux
pathogènes parodontaux, déclenchant une réponse immunitaire. Selon les chercheurs, cette réponse produit des anticorps qui neutralisent les toxines destructrices du pathogène.
On connait Porphyromonas gingivalis comme un pathogène clé, en raison de sa capacité à détruire l’équilibre des micro-organismes de la plaque dentaire, ce qui favorise le développement de
maladies buccodentaires. De récentes études ont désigné la bactérie avec Treponema denticola and Tannerella forsythia comme associée très fortement à la parodontite.
Le vaccin dont l’objectif est d’éviter la destruction des tissus chez les patients empêche chez la souris le rétablissement de la bactérie dans la plaque dentaire après un nettoyage
chirurgical de la gencive et un traitement antibiotique.
La parodontite un nouveau facteur de risque de cancer
Trois importantes études parues coup sur coup rapportent que les personnes touchées par une parodontite, sont plus à risque de mourir prématurément de plusieurs types de cancers.
[…]
Trois études récentes suggèrent qu’une des conséquences des maladies parodontales serait une hausse du risque de plusieurs types de cancers. Dans la première étude, l’analyse des dossiers
dentaires des 7466 participants à l’étude ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities) a révélé que les personnes qui étaient affectées par une parodontite sévère au début de
l’étude avaient 24 % plus de risque d’être touchées par un cancer en général dans les 15 années suivantes, une hausse qui est particulièrement prononcée pour le cancer du poumon (233 %) et du
côlon (212 %). Selon les auteurs, il est probable que ces hausses reflètent l’entrée de bactéries dans l’organisme, car des études antérieures ont montré que certaines bactéries associées aux
parodontites (Fusobacterium nucleatum, par exemple) étaient présentes dans les tumeurs colorectales et jouaient un rôle crucial dans leur développement.
Des résultats similaires ont été obtenus par une autre étude, celle-là réalisée auprès de 68 273 Finlandais suivis sur une période de 10 ans. Dans cette cohorte, la présence d’une parodontite est
associée à une hausse de 33 % du risque de décéder des suites d’un cancer, une hausse principalement observée pour le cancer du pancréas (232 % d’augmentation). Ceci est en accord avec une autre
étude montrant que la présence de certains pathogènes buccaux (Porphyromonas gingivalis et Aggregatibacter actinomycetemcomitans) est associée à une hausse marquée du risque du
cancer pancréatique.
Une bactérie buccale à l'origine de la maladie d'Alzheimer ?
Un pathogène bucco-dentaire, Porphyromonas gingivalis, est impliqué dans le déclenchement d'une neuropathologie de type Alzheimer, chez la souris du moins.
La parodontite aurait un lien avec la maladie d'Alzheimer.
A l'Université de l'Illinois à Chicago (Etats-Unis), on a fait une étonnante découverte. Dans un article publié dans la revue PLOS One des chercheurs, menés par le professeur Keiko
Watanabe, du Collège de dentisterie, expliquent le lien qu'ils ont trouvé entre un agent pathogène bucco-dentaire, au rôle majeur dans le déclenchement de parodontites -
inflammation buccale qui détruit la gencive et les os porteurs des dents - et une neuropathologie de type Alzheimer.
De précédentes études avaient déjà montré par le passé que la maladie parodontale était étroitement associée aux troubles cognitifs. Par exemple en 2011, le Columbia
University Medical Center (New-York, Etats-Unis) avait trouvé une association entre la présence d'une parodontite et des troubles de la mémoire et du calcul chez des séniors. Une étude
de l'Université National Yang Ming de Taïpei (Taïwan) trouvait, elle, une association entre une bonne fonction cognitive et un faible niveau de parodontite. De plus,
des études chez des modèles animaux atteints de parodontite et des analyses de tissus cérébraux post-mortem de malades d'Alzheimer ont suggéré fortement qu'une bactérie pathogène
bucco-dentaire, Porphyromonas gingivalis ou ses produits, pouvait être transférée au cerveau.
C'est pourquoi les chercheurs de l'Université de l'Illinois ont voulu tester quel était l'effet d'une exposition répétée à Porphyromonas gingivalis chez une souris de souche
sauvage (c'est à dire non manipulée génétiquement). Dix souris ont donc été mises en contact avec la bactérie Porphyromonas gingivalis pendant 22 semaines,
déclenchant une parondontite chronique tandis que dix autres souris formaient le groupe contrôle. Puis, leurs tissus cérébraux ont été prélevés et analysés, après traitement
par un agent d'immuno-fluorescence permettant de révéler la présence de bactéries.
La bactérie aété détectée dans l'hippocampe
La microscopie a révélé des signes de neuropathologies typiques que l'on retrouve dans la maladie d'Alzheimer, à savoir une neuro-inflammation, une neuro-dégénération, la
production de peptides amyloïdes bêta (qui s'agrègent pour former des plaques amyloïdes) et la production de protéine Tau phosphorylée. La bactérie Porphyromonas gingivalis a
été détectée, elle, dans l'hippocampe - structure cérébrale impliquée dans la mémorisation et touchée précocement dans la maladie d'Alzheimer - des souris du groupe
"parondontite".
"Ce fut une grosse surprise", a déclaré Keiko Watanabe. "Nous ne nous attendions pas à ce que l'agent pathogène parodontal exerce une telle influence sur le cerveau ni à ce que ses
effets ressemblent si complètement à la maladie d'Alzheimer."
"Cette étude est la première à montrer la neurodégénérescence et la formation de Aβ42 (peptide amyloïde bêta, ndlr) extracellulaire chez de jeunes souris sauvages adultes après
application orale répétée dePorphyromonas gingivalis, concluent les auteurs. Les caractéristiques neuropathologiques observées dans cette étude suggèrent fortement que
l'infection par un pathogène parodontal chronique de faible grade peut entraîner le développement d'une neuropathologie comparable à la maladie d'Alzheimer".
JCP study shows that periodontitis is linked to Covid-19 complications
RESEARCH just
published in the EFP’s Journal of Clinical Periodontology (JCP) shows an association between periodontitis and worse outcomes in patients with Covid-19.
The case-control study, involving more than 500 patients, showed that periodontitis was associated with higher
risk of admission to intensive care units (ICU), need for assisted ventilation, and death in Covid‐19 patients, and with increased blood levels of biomarkers linked to worse disease
outcomes.
Conducted in Qatar, which has electronic health records containing medical and dental data, the study found that Covid-19 patients with periodontitis were 3.5 times more
likely to be admitted to intensive care, 4.5 times more likely to need a ventilator, and almost nine times more likely to die compared to those without gum disease.
The study involved 568 patients diagnosed with Covid-19 between February and July 2020. Of these, 40 had complications (ICU admission, ventilator requirement, or death). Information
was collected on gum disease and other factors that might be associated with the Covid-19 complications, including body mass index (BMI), smoking, asthma, heart disease, diabetes, and high blood
pressure. Data were also obtained on blood levels of chemicals related to inflammation in the body.
Among the 258 patients who presented periodontitis, 33 experienced Covid-19 complications while only seven of the 310 patients without periodontitis presented complications.
After adjusting for age, sex, BMI, smoking status, and other conditions, the odds ratios for Covid-19 complications in patients with periodontitis, compared to those without
periodontitis, were 3.67 (95% confidence interval [CI] 1.46–9.27) for all Covid-19 complications, 3.54 (95% CI 1.39–9.05) for ICU admission, 4.57 (95% CI 1.19–17.4) for ventilator requirement,
and 8.81 (95% CI 1.00–77.7) for death.
The researchers, from Qatar, Canada, and Spain said that if a causal link were established between periodontitis and increased rates of adverse outcomes in Covid-19 patients,
“then establishing and maintaining periodontal health may become an important part of the care of these patients.”
Mariano Sanz of the Complutense University of Madrid, Spain, one of the study’s authors, noted that oral bacteria in patients with periodontitis can be inhaled and infect the
lungs, particularly in those using a ventilator. “This may contribute to the deterioration of patients with Covid-19 and raise the risk of death,” he said. “Hospital staff should identify
Covid-19 patients with periodontitis and use oral antiseptics to reduce transmission of bacteria.”
“The results of the study suggest that the inflammation in the oral cavity may open the door to the coronavirus becoming more violent,” added Lior Shapira, EFP president-elect
and professor of periodontology at the Hebrew University – Hadassah Faculty of Dental Medicine, Jerusalem, Israel. “Oral care should be part of the health recommendations to reduce the risk for
severe Covid-19 outcomes.”
La biotech VETBIOLIX Installée dans le bioincubateur Eurasanté à Lille vient de lever 2,5 millions d'euros. L'essentiel sera
utilisé pour l'avancement de candidats médicaments, notamment un nouvel inhibiteur de la cathepsin-K chez le chien
souffrant de maladie parodontale.
oct. 2022
Vetbiolix est parti du constat que certains médicaments pour l'homme peuvent se décliner aux animaux domestiques, certaines physiopathologies animales et humaines étant
proches. L'idée n'est pas nouvelle car de grands laboratoires vétérinaires l'appliquent déjà, le plus souvent dans le cadre du repositionnement de médicaments déjà sur le
marché. Mais Vetbiolix veut le faire à un stade plus précoce, sur des produits encore en développement qui ne sont qu'en essais cliniques de phase I ou II.
Pour ce faire, son modèle est d'acquérir des licences exclusives auprès de sociétés internationales de biotechnologies sur des candidats médicaments qu'elle testera alors, non
pas sur des patients humains, mais sur des chiens et des chats, dans le domaine des maladies parodontales, de l'arthrose, des cancers ou des pathologies gastro-intestinales.
Trois accords ont déjà été signés.
Les statines : le nouveau traitement contre la maladie parodontale ?
La maladie parodontale, un trouble inflammatoire chronique menant à la destruction du tissu conjonctif et à la perte de dents, a longtemps représenté un défi pour le domaine dentaire. Le
traitement clinique traditionnel de cette maladie s’articule autour du contrôle des facteurs étiologiques à travers diverses modalités, incluant le détartrage et le surfaçage radiculaire, des
phases correctives de traitement chirurgical, avec ou sans l’usage adjuvant d’agents antimicrobiens/pharmacologiques, suivies d’une phase de maintien thérapeutique. Néanmoins, la monothérapie
antibiotique s’est révélée insuffisante, soulevant des inquiétudes quant aux résultats adverses chez les patients et à l’augmentation de la résistance bactérienne.
Dans ce contexte, une étude menée par le Collège de médecine dentaire de l’Université de médecine de Caroline du Sud a révélé que les statines, médicaments principalement prescrits pour
lutter contre l’hypercholestérolémie, pourraient offrir une solution alternative. Publiée dans la revue Cells, cette recherche met en lumière les propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices des statines, démontrant leur potentiel dans le traitement de la
maladie parodontale.
L’étude explore le rôle des statines dans la réduction de l’inflammation liée à la maladie des gencives, s’appuyant sur des observations précédentes indiquant que les patients sous statines
affichent moins de signes d’inflammation parodontale. Le développement d’un modèle de co-culture de fibroblastes gingivaux et de macrophages a permis aux chercheurs de suivre la réponse des
macrophages face à divers stimuli, simulant les processus de polarisation/dépolarisation observés in vivo. Les résultats ont été remarquables : la simvastatine, une statine couramment
utilisée, a été capable de supprimer l’inflammation macrophagique tout en favorisant l’homéostasie tissulaire et en stimulant les marqueurs des macrophages de type M2, connus pour leur rôle
dans la résolution de l’inflammation.
Ces découvertes ouvrent la voie à des stratégies thérapeutiques novatrices pour la maladie parodontale, offrant une approche moins invasive et potentiellement plus efficace. En agissant sur
l’inflammation à un niveau moléculaire, les statines pourraient non seulement compléter les traitements existants mais aussi réduire la nécessité d’interventions chirurgicales et
l’utilisation d’antibiotiques, répondant ainsi aux préoccupations liées à la résistance antimicrobienne.
Révolution dans le suivi du diabète grâce à une dent connectée
Dans une avancée remarquable, des chercheurs français de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires sont à l’origine d’une innovation qui pourrait transformer radicalement la
gestion du diabète. Ils développent une dent connectée capable de mesurer la glycémie à partir de la salive, offrant ainsi une alternative moins invasive aux prélèvements sanguins
habituellement requis pour ce type de surveillance.
Cette invention, une première mondiale, se présente sous la forme d’une couronne dentaire implantée discrètement dans la bouche du patient. Sa petite taille garantit qu’elle ne cause aucun
inconfort, et grâce à une connexion Bluetooth avec un smartphone, elle permet un suivi en temps réel du taux de glucose dans le sang. Ce progrès est particulièrement significatif pour les 3,5
millions de diabétiques en France, qui pourraient voir leur quotidien considérablement allégé.
L’initiative s’appuie sur les travaux du professeur Vincent Blasco-Baque et de son équipe au CHU de Toulouse, qui ont découvert un biomarqueur spécifique dans la salive indiquant des
variations de glycémie. Cette découverte ouvre la voie à un suivi glycémique sans les contraintes et les désagréments des prises de sang régulières nécessaires pour de nombreux diabétiques.
Au-delà de la surveillance de la glycémie, cette recherche innovante pourrait également faciliter la détection précoce de maladies cardiovasculaires grâce à l’identification de marqueurs
spécifiques dans la salive. Les implications de cette technologie dépassent donc largement le cadre du diabète et pourraient conduire à des avancées significatives dans le diagnostic et le
suivi de diverses pathologies.
Les chercheurs espèrent développer le premier prototype de cette dent connectée dès l’année prochaine, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère dans la prise en charge du diabète. Cette
innovation illustre le potentiel des technologies connectées dans le domaine de la santé, promettant un avenir où la gestion de maladies chroniques serait à la fois plus simple et moins
invasive pour les patients.
Alors que la perte de dents dues à des maladies, des caries ou des accidents impose souvent le recours à des solutions prothétiques, un horizon nouveau s’ouvre avec un médicament
révolutionnaire développé au Japon. Cette avancée pourrait permettre la repousse des dents naturelles.
Des chercheurs de l’Université d’Osaka au Japon ont développé un médicament qui promet la repousse des dents. Inspirés par la capacité de certains animaux, tels que les crocodiles et les
requins, à régénérer leurs dents, les scientifiques ont identifié et ciblé une protéine clé, nommée USAG-1, qui inhibe la croissance des dents chez l’humain. Grâce à un anticorps monoclonal
spécifiquement conçu, ce traitement inhibe l’action de l’USAG-1, facilitant ainsi la formation de nouveaux germes dentaires.
Jusqu’à maintenant, le médicament a été testé avec succès sur des animaux, comme des souris et des furets, où il a induit la pousse de dents dites « tertiaires » sans aucun effet secondaire
notable. Encouragés par ces résultats, les essais cliniques humains sont prévus à partir de septembre 2024 à l’hôpital universitaire de Kyoto. Trente hommes adultes, en bonne santé mais ayant
perdu au moins une dent postérieure, participeront à cette première phase. Si ces essais sont concluants, une seconde phase testera le médicament sur des enfants souffrant d’agénésie
dentaire.
Les chercheurs espèrent que, si tout se passe comme prévu, le traitement pourrait être commercialisé avant 2030.
Brosses à dents : abris insoupçonnés de virus inoffensifs mais prometteurs pour la médecine
Les microbiologistes de Northwestern, dirigés par la professeure Erica Hartmann, ont mené une analyse poussée sur 34 brosses à dents et 96 pommeaux de
douche, révélant la présence d’au moins 614 virus uniques, souvent spécifiques à chaque objet. Ces virus, des phages, n’ont d’intérêt que pour les bactéries et se révèlent inoffensifs pour les
cellules humaines. Hartmann explique : « Les microbes sont partout, et la grande majorité d’entre eux ne nous rendront pas malades » (Frontiers in Microbiomes).
Les phages découverts sur les brosses à dents sont en grande partie nouveaux pour la science. Leur découverte ne résulte pas seulement d’une curiosité scientifique : ils offrent des perspectives
dans la lutte contre les maladies bactériennes. Certaines de ces mycobactériophages infectent des bactéries à l’origine de maladies graves comme la tuberculose, la lèpre ou les infections
pulmonaires chroniques. Ils fonctionnent en prenant le contrôle de la machinerie bactérienne pour se répliquer, détruisant ainsi leurs hôtes ou influençant le comportement des bactéries.
Une ressource pour lutter contre les infections résistantes
L’intérêt médical pour ces virus bactériophages grandit alors que les scientifiques cherchent de nouvelles façons de contrer la résistance aux antibiotiques. Avec l’augmentation des infections
résistantes aux traitements traditionnels, l’utilisation de phages pourrait constituer une alternative. Les phagothérapies, consistant à utiliser des virus pour cibler des bactéries pathogènes
spécifiques, sont en cours d’étude pour traiter des infections que les antibiotiques classiques ne parviennent plus à éradiquer. Le potentiel des phages comme outil de nettoyage de systèmes
infectés – des conduites d’eau aux systèmes biologiques – est également à l’étude.
Hartmann rappelle que les surfaces constamment désinfectées favorisent l’apparition de résistances microbiennes. « Plus vous les attaquez avec des désinfectants, plus ils risquent de développer
une résistance ou de devenir plus difficiles à traiter », explique-t-elle. Elle encourage ainsi des pratiques de nettoyage modérées et souligne la nécessité d’accepter cette biodiversité
invisible dans notre quotidien.
Recommandations pratiques pour l’entretien des brosses à dents
Les chercheurs conseillent quelques mesures simples pour maintenir une bonne hygiène sans recourir aux produits antimicrobiens. Ils suggèrent de changer de brosse à dents tous les trois mois et
de privilégier un nettoyage périodique des supports comme les pommeaux de douche, soit avec du savon et de l’eau, soit en les trempant dans du vinaigre pour éliminer les dépôts de calcaire. Les
brosses à dents antimicrobiennes, bien que séduisantes, pourraient contribuer à la sélection de bactéries plus résistantes, contre-indiquant leur usage prolongé.
Ces recherches, si elles déconstruisent l’idée de salles de bains « stériles », mettent en avant une biodiversité dont la richesse insoupçonnée pourrait transformer notre approche des soins. Le
constat est clair : plutôt que de s’efforcer de supprimer cette vie microscopique, il est possible de l’intégrer et de l’utiliser pour répondre aux défis médicaux actuels.